La chasse à l’arc est une activité millénaire pratiquée par de nombreux peuples autochtones que l’homme moderne a cherché à redécouvrir depuis quelques années. Le renouveau de la chasse à l’arc doit en grande partie son succès à Fred Bear, célèbre chasseur américain et fabricant d’arc. Cette chasse préhistorique concrétise un retour aux sources et surtout le retour à la nature.

La chasse à l’arc vous entraine dans des voxayages et l’exploration de territoires immenses aux magnifiques paysages sans pour autant déranger toute la faune du coin. Elle vous permet d’établir un contact rapproché avec la nature et même d’entrer dans les cercles de défense des animaux sauvages.

La chasse à l’arc est un chalenge qui requiert une bonne condition physique, de la force mentale, de la maitrise de soi, des capacités d’adresse… La chasse à l’arc est solitaire et impose énormément de patience et de persévérance, elle oblige un savoir-faire en archerie mais aussi cynégétique. Elle exige de l’archer un bon niveau, de l’entrainement et de maîtriser le vol de sa flèche.

La chasse à l’arc se veut silencieuse, elle engendre beaucoup de rencontres avec les animaux sauvages et développe une sacrée connaissance de ces animaux, de leurs habitats, de leurs habitudes et des risques qu’ils présentent. Elle oblige au respect, à l’écoute et à la distinction des bruits de la forêt et de la faune. Elle nécessite de longues heures d’attente et de jumelage parfois dans le vent glacé des cimes.
La chasse à l’arc, c’est ne pas rechigner à se lever après une nuit très courte aux aurores, déjeuner rapidement, prendre son matériel et partir dans le froid glacial pour attendre la remontée des daims en rut.

La chasse à l’arc c’est aussi partir le matin avec une bombe au poivre à la ceinture. Mais aussi s’arrêter pour observer cet ours brun en train de se rassasier sur une carcasse de wapiti et enfin faire un grand détour pour ne pas le déranger !
La chasse à l’arc, s’est beaucoup scruter l’horizon, mais aussi regarder devant ses pieds pour ne pas marcher sur la brindille ou sur le mamba noir enroulé immobile devant vous.

La chasse à l’arc, c’est aussi gérer son odeur et ne pas bouger d’un poil lorsqu’un wapiti en rut vous toise à quinze mètres. La chasse à l’arc, c’est aussi savoir imiter le brâme de l’élan mâle qui descend vers vous et en faire une belle photographie parce qu’il n’est pas votre gibier d’aujourd’hui !
La chasse à l’arc, c’est aussi le camouflage et s’amuser de la venue d’un écureuil sur le tronc devant soi ou bien celle du babouin qui vient vous narguer dans votre affût. Mais, c’est aussi tirer ce chien redevenu sauvage parce qu’il se montre agressif pour l’homme et tue nombre d’animaux pour rien !

La chasse à l’arc, c’est aussi l’estimation de la distance et être capable de tuer rapidement l’animal convoité, patienter, suivre sa piste et le servir si besoin. Penser à lui rendre les honneurs, mais aussi, le préparer pour le montage d’un trophée ou tout simplement pour sa viande. La chasse à l’arc, c’est aussi pouvoir se relever seul d’une chute avec son gibier sur le dos.

C’est aussi accepter la déception quand l’animal de chasse a été raté. Elle force à se remettre en question et à améliorer à la fois ses connaissances, son matériel et ses capacités de chasseur.

La chasse à l’arc, c’est bien sûr savourer un grand moment de fierté lorsque que la réussite est au rendez-vous avec un beau trophée. La chasse à l’arc, c’est s’approprier le tannage d’une peau et en faire un carquois pour ses flèches. Mais c’est aussi détourer un écusson de bois noble pour le montage de son trophée à l’européenne.

La chasse à l’arc, c’est aussi rentrer tard le soir au campement et maitriser son GPS pour se guider à la lumière de sa frontale.
La chasse à l’arc, c’est aussi le camping, le partage des grillades du soir et le récit des péripéties de la journée avec le copain autour d’un bon feu de camp. C’est encore offrir son aide au guide de chasse pour la coupe du bois lorsque l’on campe au milieu de nulle part.
La chasse à l’arc, c’est aussi transmettre sa passion aux jeunes téméraires qui osent se détacher de leurs écrans et les encourager à vivre des aventures en plein air !

La chasse à l’arc doit souvent être défendue avec beaucoup de convictions auprès de ces détracteurs, non chasseurs. Pourtant, la chasse est une nécessité pour la gestion de la faune et fait partie intégrante de l’homme.

Mais, la chasse à l’arc, restera toujours une chasse authentique difficile où l’homme qui sait y retrouver son instinct de chasseur primaire est un homme qui peut être fier d’avoir accompli un bout de chemin sur les traces des hominidés.

Chronique Chasse-Arc-2

Patrice Raillard, habite la Nouvelle Calédonie